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St​-​Germain​-​d'Apr​è​s

by Mehdi Krüger

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1.
Assis sur les toits, suspendu au-dessus du vide, Au-dessus des lois Au-dessus de la ville Que le soleil lacère d'éclats de métal J'aperçois l'horizon à travers les vapeurs de méthane Seul un sillage d'avion balafre le ciel Et me rappelle l'existence de la race humaine Moi je rêve d'être un Icare en "Classe Affaire" Un numéro de Visa qui s'en tamponne Naufragé volontaire, je préfère me taire sous cette grande gueule d'atmosphère Vers laquelle se tournent les paraboles et les prières À croire que le ciel unit Ce que la terre sépare La terre m'entoure le ciel m'attire Je rêve de me perdre aux vents La vie seule me relie au sol Comme la ficelle d'un cerf-volant Assis sur les toits du gravier sous les doigts Seule la gravité me pèse de tout mon poids Sous ce ciel qu’on implore ou qu’on explore D’un livre ou d’un aéroport Au fond on rêve tous d'une chute à l'envers De se laisser emporter dans un courant d'air au-dessus des orages Dès le décollage en décalage avec le plancher des lâches Traverser les fuseaux dans un fuselage Jusqu'au tarmac et les formulaires d’usage Entre ceux qui survolent les douanes volantes et ceux qu’on dévisage Et toutes ces valises qu’on traîne dans nos bagages À croire que le ciel unit Ce que les mers séparent La terre m'entoure le ciel m'attire Je rêve de me perdre aux vents La vie seule me relie au sol Comme la ficelle d'un cerf-volant Je ne pense, je ne pense, je ne pense rien Je ne pense, je ne pense à rien Plus la vie avance, plus rien n'a de sens À part le vent je suis déjà loin Je ne pense, je ne pense, je ne pense à rien Je ne pense, je ne pense à rien Archanges et Airbus partagent le même espace aérien Assis sur les toits l'esprit libéré Les bras en croix comme on le ferait pour marcher le long d'une voie ferrée Ciel prophète, ciel profane, Qui permet de changer de continent Le temps d'un plateau-repas sous cellophane Juste une pellicule d'ozone qui nous sépare de notre créateur Le paradis à portée de réacteur L'absolu pour les nuls Aseptisé, pressurisé, privatisé jusqu'aux constellations Qu'on prie d'aviser nos belles actions Qu'on brave par une rafale de kalash´ sous un soleil de plomb À croire que le ciel unit Ce que les hommes séparent La terre m'entoure le ciel m'attire Je rêve de me perdre aux vents La vie seule me relie au sol Comme la ficelle d'un cerf-volant
2.
L’amour est un papillon aux ailes de rasoirs On a beau le savoir On est tous avides qu’il nous tranche à vif Pour elle j’ai balafré ma vie Pas beau à voir Vu la profondeur de mes cicatrices Ce soir, mon impératrice est en retard Et je l’attends sur le trottoir d’un boulevard sombre et triste De nos trajets identiques aux tragédies antiques On s’aime, on se quitte, on se sépare, On se laisse croire qu’il reste encore de l’espoir Comme deux enfants qui font semblant de vivre une histoire Où Blanche-Neige se perd de temps en temps dans son miroir Je t’en prie, le temps presse Le vent me transperce J’attends ma vendeuse de tendresse Trois billets de 20 pliés dans la main Seul dans la nuit urbaine comme une âme en peine Les veines violettes sous mon épiderme Tracent les cartes de rivières souterraines Elle me manque tant, elle me manque tant Quel manque de veine, vivement qu’elle vienne Elle me manque tant, elle me manque tant Pitié ! Faites qu’elle m’entende Mes prières sont vaines Ce soir, c’est sûr elle ne viendra pas Et si je tremble ce n’est pas la morsure du froid Elle est ma vénéneuse Mon amour par intraveineuse Et comme chaque soir elle attendra Que je lui ouvre mes bras Elle est ma vénéneuse Mon amour par intraveineuse Et comme chaque soir elle attendra Que je lui ouvre mes bras Au cœur de l’hiver sans coeur les rues sont un désert Où les lampadaires offrent les dernières oasis de lumière Sous les néons blafards Je sais qu’il est trop tard, Quand se reflète sur les rideaux de fer l’éclat des girophares Faut que je détale, Mais mon corps s’étale comme sur un tapis de pétales de roses Je sens rien, je me sens bien, tout m’est égal Au loin les phares de bagnole Ressemblent à une armée de lucioles Je reste lucide et ce qui me fait rire C’est qu’on m’avait prédit Que le bonheur se respire à la pointe d’une carte de crédit À jamais je l’ai perdue, Mon amoureuse belle à faire pleurer les statues Elle seule me dévoilait d’autres soleils qui aveuglent ma raison et éblouissent mon sommeil À mon oreille… Elle murmurait ses étranges chansons Sur des paradis inconnus au fond d’impasses sans nom Pour toi je m’ouvre, pour toi je m’ouvre Pour toi je t’ouvre mes bras Pour toi je m’ouvre, pour toi je m’ouvre Pour toi je t’ouvre mes bras Dites-moi pourquoi Mon poison d’amour, le froid de décembre me l’a pris Et tombe la neige telle les cendres de la nuit Elle est ma vénéneuse Mon amour par intraveineuse Et comme chaque soir elle attendra Que je lui ouvre mes bras Elle est ma vénéneuse Mon amour par intraveineuse Et comme chaque soir elle attendra Que je lui ouvre mes bras
3.
Je te quitte La seule phrase qu'on ne s'est pas dite Mais qu'on a entendu tous les deux. Tout est blanc derrière la vitre Des rivières noires sèchent sous tes yeux C'est silencieux la neige La ville est belle et triste comme ces vieux manèges Qui ne tournent que dans nos têtes Et sur les cassettes Qu'on ne regarde jamais de peur qu'ils ne s'arrêtent A qui la faute? Si les sourires sur les photos ne sont plus les nôtres? Vainement j'imagine ton corps à travers tes vêtements Hier encore je ne pouvais me passer de lui Mais qu'est-ce qui s'est passé depuis? Aussi belle maintenant Que la fille de vingt ans passionnelle et pas sûr d'elle, Quand elle torturait sa mèche de cheveux Mais t'es celle qui me faut plus celle que je veux On s'attire trou noir On sature troublant On s'est tués à se taire sans voir Qui nous deux fait le mieux semblant Je ne t'aime plus C'était là on ne l'a pas vu On n'aurait dû s'en douter pourtant Toi tu ressembles à une statue Immobile jusqu'à la fin des temps Un ange passe, un autre le remplace À toi la grande classe comme dans ces vieux films en noir et blanc J'essaie d'éviter ton regard à travers la baie vitrée De lire sur tes lèvres closes, dis-moi quelque chose Soulage ta peine, apaise ta rage Arrête de faire barrage Après tu verras ça ira mieux Mais là tes larmes me sortent par les yeux On se voyait déjà vieux avant que tout ne déraille Mais certains deuils ont lieu avant les funérailles Les mots nous encombrent Et sans s'en rendre compte On a perdu la guerre, c'est con On avait gagné toutes les batailles On s'attire trou noir On sature troublant On s'est tués à se taire sans voir Qui nous deux fait le mieux semblant Je te quitte La seule phrase que j'ai dite qu'on aurait pu penser tous les deux Il fait nuit noire derrière la vitre Tes larmes d'encre te cernent le blanc de tes yeux Il y a tant de temps Qu'on se tend dès que nos corps se frôlent Tant de temps Qu'on prend les torts à tour de rôle En se racontant qu'on s'aime autant On aurait dû perdre patience, briser la faïence, se jeter nos alliances Mais on a trop de décence pour les moqueries sorties de l'adolescence Je te demande pardon Je te demande pardon Je te demande pas de me comprendre Nous c'est fini tout s'arrête ici Dans la douceur d'un après-midi d'hiver Je ferais tout pour que tu me pardonnes, pas que tu m'oublies Et que tu me souris une dernière fois Mes clés sont sur l'étagère Je te laisse fermer derrière moi
4.
Alors viens Ce soir, on sort N’emporte rien On dort dehors Qu’importe bien Si on se comporte Comme des morts de faim Le monde sera là encore demain On fera la cour aux immeubles On donnera du sens aux interdits On rendra la vue aux murs aveugles On offrira nos services à la nuit La folie réclame son droit d’asile De mettre à l’envers Tous les endroits de la ville File vite par la vitre des taxis À l’aventure des arrière-salles Éclats de rire, bris de verre Envie de poésie, besoin d’un dernier verre On flambe pour noyer le chagrin On se cache derrière nos découverts Viens Abandonne-moi ta main Sans un regard en arrière Pour une descente comme seul Orphée ose aux enfers Alors viens Ce soir, on sort N’emporte rien On dort dehors Qu’importe bien Si on se comporte Comme des morts de faim Le monde sera là encore demain La nuit est une cour des miracles à court de mirages Un mensonge qui s’entoure de miroirs Ce soir, on se plonge dans le noir Renie ta peur, refuse ton ombre Sous la moiteur des stroboscopes Tu danses en 12 images/seconde Toi qui ne vivais qu’à moitié, Qu’est-ce que ça change ? Te voilà ange dément parmi d’étranges démons En quête d’absolu En quête d’absolution Qu’en dira-t’on ? Quand vivra-t’on ? Viens Rejoins la faune sur le dance-floor Et plus longtemps on sera vivants Moins longtemps on sera morts Alors viens Ce soir, on sort N’emporte rien On dort dehors Qu’importe bien Si on se comporte Comme des morts de faim Le monde sera là encore encore Encore Encore et tout de suite Je veux que nos corps se corps-circuitent Électrique, magnétique Comment veux-tu que je reste statique ? Le courant passe, ne le nie pas Tu veux que je fasse le premier pas Alors cesse tes manières de princesse Délaisse tes escarpins, pieds nus comme une bohémienne Jusqu’au matin Ta peau est mienne Viens Retiens cette nuit comme un secret d’alcôve et d’alcool entre nous Et je préfère les rencontres aux rendez-vous Alors viens Ce soir, on sort N’emporte rien On dort dehors Qu’importe bien Si on se comporte Comme des morts de faim Le monde sera là encore demain
5.
Les réverbères s’éteignent Le jour se lève L’aube est grise comme les ailes des anges Tu songes que tout n’est qu’un rêve, tout n’est qu’un jeu Dont nul ne sait les règles et les enjeux… Qu’on tienne les rênes, qu’on les laisse à Dieu Autant qu’on prenne ce qu’on peut Avant que tout disparaisse quand on ferme les yeux Tu dégrises dans la grisaille de six heures La brise te cisaille jusqu’aux entrailles Mais tu te sens pas de rentrer La batterie se fane dans ton walkman Tu marches dans l’aube calme, la ville se réveille à peine Mais t’es dans un autre plane T’as dans l’esprit un spleen que rien n’explique T’es perdu dans les rues comme dans tes pensées et plus rien n’existe La magie s’effrite comme du shit Tu croises les poivrots qui poirotent pour le premier métro, Les blafards qui partent au boulot comme à l’abattoir Les fêtards professionnels, les stars d’un soir, Deux trois demoiselles le visage plein de rimmel, C’est fou ce qu’on peut se dire un matin d’hiver Vivre, c’est construire en état d’ivresse Un jour t’as tout raté plein de détresse Le lendemain t’as atteint l’Everest Pour ça que dans toute joie, y a un fond de tristesse Les projets deviennent des rêves qui deviennent des regrets Mais rien n’est grave Malgré les doutes, reste brave et rien à foutre du reste Parfois tu manques de courage Tu trouves mille excuses pour rester à l’écart, Mille raisons sans qu’aucune ne soulage Même si tu demande qu’à les croire Qu’on se noie dans les histoires d’un soir, Qu’on arrive à fuir nos vies jusqu’à la fermeture des bars Y a pas de réponse valable et on s’efforce de ressembler à des adultes responsables Tu ne peux pas être stable tout le temps Tu t’en sens capable pourtant Mais tu t’enlises dans des sables mouvants Où rester immobile est le plus sage mouvement Dans ces moments où tout se fige Tu repenses souvent aux souvenirs de tes douze piges L’avenir avait un sens à l’adolescence Avant que la vie ne cesse de tuer ton innocence En Super8… Tu te rappelles les silhouettes à contre-jour On s’y perd vite… Les premiers slows joue contre joue On s’éparpille… Le temps joue contre nous On se sépare triste… On s’épargne pas les contrecoup Tu marches au hasard mais tu t’en contrefous Tu veux mon avis ? La vie devrait être parsemée de panneaux « VOUS ETES ICI » Les réverbères s’éteignent Le jour se lève L’aube est grise comme les ailes des anges Tu songes que tout n’est qu’un rêve, tout n’est qu’un jeu Dont nul ne sait les règles et les enjeux… Qu’on tienne les rênes, qu’on les laisse à Dieu Autant qu’on prenne ce qu’on peut Avant que tout disparaisse quand on ferme les yeux La nuit rend les armes La grisaille se lézarde La brise fait swinguer les arbres À une terrasse sur une place, t’as pas sommeil, Envie de soleil, tu restes éveillé grâce au caf’ En face, les cantonniers effacent les traces de strass et de crasse, Pour rassurer les gens class qui tracent au taf En regardant le fond de ta tasse, Tu te dis que la paperasse attendra demain Le vent t’embrasse tendrement T’as juste envie d'apprécier le printemps, Une saveur dans les particules de l’air Alors prends cette journée comme une faveur particulière Y a quelque chose d’impalpable et tu sens la vie qui palpite en toi sans trop savoir pourquoi Tu vis un de ces moments de perfection trop grands pour soi Au milieu des premiers passants, T’es le seul a lever les yeux au-dessus des bâtiments Tout est dans le timing parfait Le soleil se lève à peine mais pour toi c’est le firmament Comme si deux mille ans d’histoire aboutissaient à ce fier moment Un de ces instants ou tout concorde, tout converge À l’aise dans tes Converse En accord avec la rythmique du monde en concert, Y a rien de plus qu’à l’ordinaire mais tout te semble beau comme une évidence Dans un sens, C’est juste la vie en plus intense Les bourgeons apparaissent Tu sens la caresse du printemps La paresse te prend mais c’est trop tard pour dormir Un beau jour pour vivre, un beau jour pour mourir Un beau jour pour s’ouvrir C’est maintenant demain Et tu balayes tes souvenirs d’un revers de main T’es là où tu devais être, au moment où tu devais l’être C’est sûrement pour ce genre de sensation qu’on a dû naître Faut admettre qu’on a tous autant peur du bonheur que du malheur T’as tout pour être heureux mais tu te sens pas complet Comme si tu savais plus vraiment ce qui comptait S’il te faut un être qui t’accompagne pour que tu t’accomplisses S’il te faut une main dans la tienne pour que t’y parviennes mais sans qu’aucune ne convienne, S’il te faut les fautes des autres pour que tu te pardonnes à toi-même, Ouvre ma main Voici une gomme pour tes erreurs d’hier, Un stylo pour celles de demain

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Chacun de nous a déjà ressenti ce bonheur douloureux qui nous submerge sans prévenir, cet instant où toute la beauté du monde nous explose au visage. Lucide et serein, tu te sens comme dans un rêve mais rien n'a jamais été aussi réel.

Accoudé à la rambarde d'un pont, tu observes le crépuscule tomber sur la ville, loin, si loin tout à coup de l'agitation autour de toi. Les dernières lueurs d'un soleil d'hiver jettent un éclat violent sur les toits tranquilles, le vent purifie le ciel et tes idées.

Sur une rive, une berline glisse sur l'asphalte, laissant échapper de ses vitres fumées les infra-basses lancinantes d'un morceau de rap. Sur les quais de l'autre, un musicien gratte pour lui-même et le fleuve, les cordes de sa guitare. Porté par les deux à la fois, tu oublies de quel côté tu viens, où tu allais et surtout pourquoi cela te semblait si important.

Au milieu du pont, tu n'as pas envie de rejoindre la foule au pas pressé, pas tout de suite. Sans envie de choisir entre une rive et l'autre, entre l'origine et la destination, ne reste que l'intensité de l'immédiat. Aspirant à pleins poumons ces minuscules fragments d'éternité, tu te surprends à rêver d'errer sur les boulevards d'un St-Germain... d'Après.

credits

released May 9, 2016

Textes & voix: Mehdi Krüger
Composition & choeurs: Ostax
Cordes: Quentin Langlois Andreoulis
Arrangements et mix: Jérôme Donzel & Julien Guernec
Mastering: Tony Tandoori
Enregistré, mixé & masterisé au Studio Polycarpe
Artwork: Catalogue Studio
Production éxécutive: Sensible Conseil/Diffusion

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Mehdi Krüger Lyon, France

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