L’amour est un papillon aux ailes de rasoirs
On a beau le savoir
On est tous avides qu’il nous tranche à vif
Pour elle j’ai balafré ma vie
Pas beau à voir
Vu la profondeur de mes cicatrices
Ce soir, mon impératrice est en retard
Et je l’attends sur le trottoir d’un boulevard sombre et triste
De nos trajets identiques aux tragédies antiques
On s’aime, on se quitte, on se sépare,
On se laisse croire qu’il reste encore de l’espoir
Comme deux enfants qui font semblant de vivre une histoire
Où Blanche-Neige se perd de temps en temps dans son miroir
Je t’en prie, le temps presse
Le vent me transperce
J’attends ma vendeuse de tendresse
Trois billets de 20 pliés dans la main
Seul dans la nuit urbaine comme une âme en peine
Les veines violettes sous mon épiderme
Tracent les cartes de rivières souterraines
Elle me manque tant, elle me manque tant
Quel manque de veine, vivement qu’elle vienne
Elle me manque tant, elle me manque tant
Pitié ! Faites qu’elle m’entende
Mes prières sont vaines
Ce soir, c’est sûr elle ne viendra pas
Et si je tremble ce n’est pas la morsure du froid
Elle est ma vénéneuse
Mon amour par intraveineuse
Et comme chaque soir elle attendra
Que je lui ouvre mes bras
Elle est ma vénéneuse
Mon amour par intraveineuse
Et comme chaque soir elle attendra
Que je lui ouvre mes bras
Au cœur de l’hiver sans coeur les rues sont un désert
Où les lampadaires offrent les dernières oasis de lumière
Sous les néons blafards
Je sais qu’il est trop tard,
Quand se reflète sur les rideaux de fer l’éclat des girophares
Faut que je détale,
Mais mon corps s’étale comme sur un tapis de pétales de roses
Je sens rien, je me sens bien, tout m’est égal
Au loin les phares de bagnole
Ressemblent à une armée de lucioles
Je reste lucide et ce qui me fait rire
C’est qu’on m’avait prédit
Que le bonheur se respire à la pointe d’une carte de crédit
À jamais je l’ai perdue,
Mon amoureuse belle à faire pleurer les statues
Elle seule me dévoilait d’autres soleils
qui aveuglent ma raison et éblouissent mon sommeil
À mon oreille… Elle murmurait ses étranges chansons
Sur des paradis inconnus au fond d’impasses sans nom
Pour toi je m’ouvre, pour toi je m’ouvre
Pour toi je t’ouvre mes bras
Pour toi je m’ouvre, pour toi je m’ouvre
Pour toi je t’ouvre mes bras
Dites-moi pourquoi
Mon poison d’amour, le froid de décembre me l’a pris
Et tombe la neige telle les cendres de la nuit
Elle est ma vénéneuse
Mon amour par intraveineuse
Et comme chaque soir elle attendra
Que je lui ouvre mes bras
Elle est ma vénéneuse
Mon amour par intraveineuse
Et comme chaque soir elle attendra
Que je lui ouvre mes bras
credits
from St-Germain-d'Après,
released May 9, 2016
Mehdi Krüger: Textes et voix
Ostax: Composition et choeurs
Jérôme Donzel & Julien Guernec: Arrangements et mix
Tony Tandoori: Mastering
Enregistré, mixé et masterisé au Studio Polycarpe
Artwork: Catalogue Studio
Production éxécutive: Sensible Conseil/Diffusion
Poet Douglas Kearney and composer/producer/drummer Val Jeanty link up for a a compelling LP that feels like the written word come to life. Bandcamp New & Notable Mar 30, 2021